14photos. Le cadavre de l'ancienne skieuse Blanca Fernandez Ochoa, portĂ©e disparue depuis le 23 aoĂ»t et activement recherchĂ©e, a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans le parc national de la Sierra deSâil y a un reproche que lâon ne peut pas adresser Ă Vincent Macaigne, câest de faire les choses Ă moitiĂ©. Dans Au moins jâaurai laissĂ© un beau cadavre, dâaprĂšs Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scĂšne va jusquâau bout dans lâexcĂšs et dans lâĂ©puisement des Ă©nergies. On ressort de lĂ en en ayant pris plein la face et avec le dĂ©sir de hurler Ă notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dĂšs le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se prĂ©cipite pour voir ce quâil se passe, ce que lâon rate, et on dĂ©couvre quâun comĂ©dien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, dĂ©chaĂźnĂ©s. Le message est assez clair ce que lâon va voir est du théùtre libĂ©rĂ© des conventions, dans lequel les comĂ©diens sâadressent Ă nous, constamment conscients de notre prĂ©sence, et dans lequel les rires et les cris des interprĂštes et du public sont dĂ©bridĂ©s. Le dĂ©cor composite, qui fait se cĂŽtoyer des stĂšles funĂšbres ornĂ©es de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie dâun liquide non identifiĂ© sur le devant de la scĂšne â qui oblige les premiers rangs Ă se protĂ©ger derriĂšre des bĂąches en plastique â finit de sĂ©duire notre tolĂ©rance et de nous prĂ©parer pour le meilleur et pour le pire. DĂšs quâil est question de réécriture, lâĂ©quation se formule en termes de fidĂ©litĂ© et de libertĂ©. Avec Macaigne, il est difficile â voire inutile â de trancher. Les personnages et les principaux Ă©pisodes sont ceux de Shakespeare le pĂšre dâHamlet est mort, et le mariage de sa mĂšre et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement aux yeux du fils. Le fantĂŽme du roi dĂ©cĂ©dĂ©, la mise en abyme du théùtre et lâamour dâOphĂ©lie rĂ©pondent eux aussi prĂ©sents Ă lâappel. La langue en revanche, Ă part lâincontournable ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre », est remodelĂ©e de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gĂątĂ© » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutrĂ© dâun costume de banane le jour de son mariage, et quâil est le seul Ă sâĂȘtre dĂ©guisĂ© malgrĂ© son message Facebook aux invitĂ©s. Le ton est donnĂ© et il nâest pas lieu de sâoffusquer. La violence de la piĂšce dâorigine est mise en acte et les comĂ©diens nâhĂ©sitent pas une seconde Ă se jeter dans la tombe pleine dâeau du roi, Ă se rouler dans la boue et Ă sâasperger de faux sang. Leurs cordes vocales sâusent Ă force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui nâhĂ©site pas Ă se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi Ă©nergiques de Macaigne, du haut de la rĂ©gie, nâautorisent aucun rĂ©pit. A lâentracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusĂ©e dans tout le théùtre, des traces de boue et dâeau dans les marches chatouillent notre curiositĂ© et nous encouragent Ă rester, Ă ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyĂ© nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus Ă©prouvante. Les rares moments de beautĂ© sont Ă©phĂ©mĂšres, Ă©chouant Ă trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorĂ©es retombent au sol et se mĂ©langent Ă la boue et au sang. Le chĂąteau gonflable qui sâĂ©lĂšve et envahit la scĂšne retombe sur lui-mĂȘme, malgrĂ© les efforts dĂ©sespĂ©rĂ©s de Claudius pour le redresser. Heureusement, les Ă©motions provoquĂ©es, du rire Ă lâindignation, et la sollicitation des comĂ©diens Ă se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-mĂȘme. Câest indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets quâils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert Ă rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui sâenvolent au-dessus de la scĂšne sâenvolent grĂące Ă Lucie, la rĂ©gisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point quâon ne comprend parfois plus rien, câest parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais lâacte de crier dans le micro lui-mĂȘme. La scĂšne et les comĂ©diens sont mis dans tous leurs Ă©tats pour mener le drame Ă son terme le bain de sang final survient enfin, littĂ©ralement reprĂ©sentĂ© sur scĂšne dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurĂ©s de rouge. Les moutons amenĂ©s sur scĂšne pour la fin sâeffraient un peu de ce carnage, et lâenseigne lumineuse qui domine la scĂšne depuis le dĂ©but clignote Il nây aura pas de miracles ici ». TrempĂ©s de la tĂȘte aux pieds, les comĂ©diens revĂȘtent un peignoir vite tĂąchĂ© et viennent saluer, en compagnie des rĂ©gisseurs, pour qui le spectateur Ă©prouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et dâautre se rĂ©jouissent de nâavoir pas passĂ© une soirĂ©e mortelle Ă regarder un Hamlet trop classique et trop rangĂ© il faut choisir son camp et sây tenir. F. pour Inferno Pour en savoir plus sur le spectacle, cliquez ici.
Sommaire 1 - Le prisonnier se réveille à la morgue. 2 - Retrouvé noyé dans la piscine il se réveille et meurt aprÚs. 3 - Il se réveille aux pompes funÚbres et meurt 2 semaines aprÚs. 4
PubliĂ© le lundi 11 juillet 2011 Ă 20h38 Vincent Macaigne, Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre. Câest le spectacle qui fait le "buzz" Ă Avignon "Au moins jâaurais laissĂ© un beau cadavre", une mise en scĂšne de Vincent Macaigne, adaptĂ©e dâHamlet de Shakespeare, et prĂ©sentĂ©e au CloĂźtre des Carmes, sĂ©duit la critique comme le pourtant, il me faut modĂ©rer ici l'enthousiasme gĂ©nĂ©ral⊠> Avignon 2011 le dossier les chroniques quotidiennes Difficile dâĂȘtre Ă contre courant quand tout le monde, ou presque, semble unanime. Devant le travail de ce jeune metteur en scĂšne, Vincent Macaigne, je me sentais un peu perdue. Quâest ce qui peut sĂ©duire le public que je nâarrive pas Ă voir ? câest la question que je me suis posĂ©e pendant les 4 heures que durait la reprĂ©sentation. Macaigne adapte "Hamlet" Ă sa sauce. Comme dans ses prĂ©cĂ©dents spectacles, il joue sur le plateau une sorte dâurgence absolue qui prend Ă bras le corps un texte totalement réécrit ou presque, un public frĂ©quemment pris Ă partie, des acteurs ultra sollicitĂ©s et une scĂšne qui ressemble Ă un vaste capharnaĂŒm. Le mode est hystĂ©rique. Ca hurle quasiment tout le temps. Musique Ă fond et dĂ©bauche de corps qui se jettent dans la bataille. Câest sĂ»r, il y a de la vie. On voit bien la rage qui anime la troupe, qui la propulse sans mĂ©nagement dans une brutalitĂ© continue. On voit bien que pour Vincent Macaigne, le théùtre est le lieu oĂč doivent se hurler dĂ©sir de vie et pulsion de mort. Ce théùtre est physique, sensuel, sexuel. On sây met Ă poil avec une Ă©vidence confondante. On y mĂ©lange fumigĂšnes, lumiĂšres vives et jets dâhĂ©moglobine. On y interpelle le spectateur avec force. Bref, tout est lĂ pour que ce mĂȘme spectateur reste littĂ©ralement scotchĂ© devant le tableau furieux qui sâoffre Ă ses regards. Et pourtant, loin dâĂȘtre scotchĂ©e, je me suis peu Ă peu retirĂ©e de cette cĂ©rĂ©monie, ne trouvant aucune porte dâentrĂ©e dans ce qui, Ă mon sens, ne dĂ©veloppe quâune tension de surface. Une tension sans fondement rĂ©el, uniquement axĂ©e par exemple sur les putain merde » criĂ©s Ă rĂ©pĂ©tition ou le haut niveau des dĂ©cibels . Est-ce que ce théùtre lĂ est si contemporain ? Pas sĂ»r. Oui, Macaigne casse les formes. Mais, en produit-il une nouvelle ? Je nâen suis pas vraiment convaincue et Ă mes yeux, ravager une scĂšne en misant tout sur lâexhibitionnisme et lâhystĂ©rie ne signifie pas forcĂ©ment mettre en scĂšne. " Au moins jâaurai laissĂ© un beau cadavre", dâaprĂšs "Hamlet" de William Shakespeare. CloĂźtre des Carmes. Jusquâau 19 juillet. 6semaines ont passĂ© et le chien Ă©tait tout simplement mĂ©connaissable. Essayez de distinguer cette crĂ©ature Ă moitiĂ© morte et indiffĂ©rente dans une beautĂ© calme aux yeux dâambre ! De nombreux bains, frottements et mĂ©dicaments ont fait leur travail. La peau « de pierre » a disparu, laissant place Ă une fourrure beige. Vous ne TĂ©hĂ©ran, mes racinesJe suis d'origine iranienne. On vivait en Iran, mĂȘme si ma famille Ă©tait contre le gouvernement. J'Ă©tais dans des maisons, enfermĂ©, on ne sortait pas. Mais j'en garde un bon souvenir, mĂȘme si j'ai peu d'images qui me viennent. Ce sont mes racines.»OrlĂ©ans, mon amie"Pour le rĂ©confort", mon premier long-mĂ©trage, est tournĂ© Ă OrlĂ©ans. On a fait ça en un geste. Je pouvais avoir une maison lĂ -bas, trĂšs humble, prĂȘtĂ©e par le Centre d'Art dramatique de la ville, ça me permettait en plus de loger les gens ! C'est la mĂȘme maison que dans mon premier court-mĂ©trage, Ce qu'il restera de nous, j'ai gardĂ© cette atmosphĂšre. Pour ce nouveau film, on a commencĂ© Ă tourner sans histoire dĂ©finie, sans techniciens ou assistants, tout le monde a aidĂ©.»Bande-annonce. Pour le rĂ©confort»Avignon, ma batailleC'est une ville importante pour moi, j'ai pu mettre en scĂšne Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, d'aprĂšs Hamlet, de Shakespeare. Ăa reste un souvenir incroyable. J'adore le festival d'Avignon, sa ferveur populaire pour le théùtre, c'est fou et c'est sans doute le seul endroit au monde oĂč le grand public va au théùtre de cette maniĂšre et voit des Ćuvres aussi pointues. Le théùtre doit rester populaire !»Cannes, ma premiĂšre foisC'Ă©tait important pour moi de montrer "Pour le rĂ©confort" Ă Cannes et en France c'est un film sur les Français, sur mon pays, sur mes questionnements et mon Ă©tat de dĂ©route en politique. Je tenais Ă ce que ce long-mĂ©trage soit vu ici pour la premiĂšre fois. Cannes, est un endroit idĂ©al pour le cinĂ©ma d'auteur, comme Avignon au final. Ăa permet d'Ă©clairer certains films qui ne seraient peut-ĂȘtre jamais vus.»Mexique, mon rĂȘveJ'adorerais faire un film au Mexique. Leurs conflits sociaux m'attirent, il y a de quoi faire un tournage. En AmĂ©rique centrale et du Sud, tout est exaltĂ©, il y a une vitalitĂ© que j'aimerais bien capter. C'est un fantasme.»Cayenne, mon aventureC'est lĂ -bas qu'on a tournĂ© "La Loi de la jungle", d'Antonin Peretjatko, avec Vimala Pons. L'esprit Dom-Tom, c'est la mĂȘme chose que la banlieue Ă Toulouse. Je n'arrive pas Ă le dĂ©crire mais c'est ça, le ressenti. Et puis, la jungle, les dodos Ă la belle Ă©toile la nuit, l'humiditĂ©, c'Ă©tait magique et dĂ©concertant. J'ai rencontrĂ© un bĂ©bĂ© singe en Guyane. Il m'a suivi alors qu'il avait perdu ses parents. Il m'a adoptĂ©, j'Ă©tais ravi mais... j'ai malheureusement dĂ» le rendre.»Baltimore, ma prĂ©fĂ©rĂ©eJ'allais souvent chez ma tante, qui vivait Ă Baltimore, aux Ătats-Unis. C'est bĂȘte mais je me souviens de deux choses que l'on fait enfant du vĂ©lo je pĂ©dalais beaucoup et des films que j'allais louer au vidĂ©o-club et que je regardais sur VHS. Ă chaque fois, c'Ă©tait des Ă©vĂ©nements.»Paris, mon amourMa ville de naissance, d'adolescence et de vie. Je pourrais lui consacrer un roman. MĂȘme si Paris a changĂ© et pas en bien. Paris Ă©tait populaire, joyeuse mais tout est plus compliquĂ©, les prix Ă©levĂ©s des loyers en est sans doute la cause. Les Ă©tudiants ont fui, n'ayant plus de quoi vivre ici. J'habite dans le 11e arrondissement, j'ai mes petites habitudes. Ce qui me titille ? Faire un film tournĂ© dans le quartier de La Chapelle, c'est tellement cinĂ©gĂ©nique !»Pour le rĂ©confort»n° 132 juin 2011 © CHRiStOPHE RAyNAuD DE LAgE/fEStiVAL DâAVigNON La reprĂ©sentation de la violence On pourra construire un parcours autour des rĂ©fĂ©rences cinĂ©matographiques que convoque Vincent Macaigne Massacre Ă la tronçonneuse, les films de Quentin Tarantino, de Leos Carax, Orange MĂ©canique de Stanley Kubrick, IrrĂ©versible de Gaspard NoĂ©. Afin dâĂ©largir la rĂ©flexion sur la reprĂ©sentation de la violence, on pourra aussi aller voir du cĂŽtĂ© de la performance expĂ©riences de violence rĂ©elle, telles que celles des activistes viennois Ă utiliser avec des Ă©lĂšves avertis, de Marina Abramovic la performance Bellystar, par exemple ou, plus accessible Ă tous, le travail de lâisraĂ©lienne Sigalit Landau qui fait du hulahoop avec du fil barbelĂ©. Enfin, pour rĂ©flĂ©chir Ă la place accordĂ©e au spectateur pendant la reprĂ©sentation, on pourra proposer aux Ă©lĂšves une mise en perspective historique. On pourra dâabord repartir du théùtre Ă©lisabĂ©thain, afin que les Ă©lĂšves mesurent que certaines libertĂ©s laissĂ©es au spectateur pendant la reprĂ©sentation de la piĂšce de Vincent Macaigne font directement Ă©cho au théùtre Ă©lisabĂ©thain, oĂč le spectateur avait le droit de manifester sa prĂ©sence. Pour cela, on pourra visionner un extrait du film 30 30 Shakespeare in love, notamment le passage de la reprĂ©sentation de RomĂ©o et Juliette. Il serait intĂ©ressant de comparer ce type de théùtre avec des expĂ©riences bien plus extrĂȘmes, comme celle, par exemple, du Living Théùtre, qui a investi, lui aussi, le cloĂźtre des Carmes en 1968. Le Théùtre de lâopprimĂ© dâAugusto Boal peut ĂȘtre aussi un point de dĂ©part intĂ©ressant. On pourra aussi rĂ©flĂ©chir Ă des dispositifs scĂ©nographiques salle/scĂšne. On pourra montrer aux Ă©lĂšves des plans de salles et les comparer. On pourra commencer par une comparaison entre un théùtre Ă lâitalienne et un théùtre Ă©lisabĂ©thain. Dans un second temps, on pourra travailler sur certaines salles qui ont cherchĂ© Ă construire autrement le rapport au public. Les projets de théùtre circulaire dâAntonin Artaud, le théùtre de lâuniversitĂ© amĂ©ricaine Ă Baylor Texas et ses sept scĂšnes qui entourent le spectateur. On pourra aussi consulter le dossier consacrĂ© au spectacle Ciels de Wajdi Mouawad, collection PiĂšce dĂ©montĂ©e », CRDP de Paris/Festival dâAvignon, n° 83, 2009, qui rend compte de la rechercher scĂ©nographique du metteur en scĂšne piece/ 132 juin 2011 Au moins jâaurai laissĂ© un beau cadavre DâaprĂšs William Shakespeare Adaptation, mise en scĂšne et conception visuelle Vincent Macaigne ScĂ©nographie Benjamin Hautin, Vincent Macaigne, Julien Peissel Accessoires Lucie Basclet LumiĂšres Kelig Le Bars Concepteur son LoĂŻc Le Roux Assistanat Marie Ben Bachir Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal RĂ©nĂ©ric, Sylvain Sounier Production festival dâAvignon Coproduction théùtre national de Chaillot Paris, MC 2 grenoble, Centre dramatique national OrlĂ©ans/ Loiret/Centre, Les théùtres de la Ville de Luxembourg, La filature â scĂšne nationale de Mulhouse, le PhĂ©nix â scĂšne nationale Valenciennes, Compagnie friche LâHippodrome â scĂšne nationale de Douai Avec le soutien de la RĂ©gion Ăle-de-france, la Direction rĂ©gionale des Affaires culturelles dâĂle-de-france et la Spedidam. Avec la participation artistique du Jeune théùtre national. Par son soutien, lâAdami aide le festival dâAvignon Ă sâengager sur des coproductions. Créé au Festival dâAvignon le 9 juillet 2011. ReprĂ©sentations du 9 au 19 juillet 2011 relĂąche le 14. TournĂ©e âą du 2 au 11 novembre 2011 Théùtre national de Chaillot Paris âą du 16 au 25 novembre 2011 MC2 Grenoble âą les 5 et 6 janvier 2012 La Filature â scĂšne nationale de Mulhouse âą les 11 et 12 janvier 2012 LâHippodrome â scĂšne nationale de Douai âą du 18 au 20 janvier 2012 Centre dramatique national OrlĂ©ans / Loiret / Centre âą du 25 au 27 janvier 2012 Le Lieu unique â scĂšne nationale de Nantes âą le 8 fĂ©vrier 2012 Grand Théùtre de Luxembourg âą les 14 et 15 fĂ©vrier 2012 Le PhĂ©nix â scĂšne nationale de Valenciennes Nos chaleureux remerciements Ă lâĂ©quipe artistique particuliĂšrement Ă Vincent Macaigne et Marie Ben Bachir qui a permis la rĂ©alisation de ce dossier dans les meilleures conditions, ainsi quâĂ la MC2 grenoble, la Societas Raffaello Sanzio, Esprit ouvert, les impressions nouvelles, Dieter Lesage, les Ăditions ĂrĂšs, Ludovic fouquet et Agathe Poupeney. tout ou partie de ce dossier sont rĂ©servĂ©s Ă un usage strictement pĂ©dagogique et ne peuvent ĂȘtre reproduits hors de ce cadre sans le consentement des auteurs et de lâĂ©diteur. La mise en ligne des dossiers sur dâautres sites que ceux autorisĂ©s est strictement interdite. Contacts 4CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille 4festival dâAvignon 4Cie Vincent Macaigne ComitĂ© de pilotage Jean-Claude LALLiAS, Professeur agrĂ©gĂ©, conseiller théùtre, pĂŽle Arts et Culture, CNDP Patrick LAuDEt, igEN Lettres-théùtre Sandrine MARCiLLAuD-AutHiER, chargĂ©e de mission Lettres, CNDP Marie-Lucile MiLHAuD, iA-iPR Lettres-théùtre Auteur de ce dossier Caroline VEAuX, Professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes Directeur de la publication Jacques PAPADOPOuLOS, Directeur du CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille Responsable de la collection Jean-Claude LALLiAS, Professeur agrĂ©gĂ©, conseiller théùtre, pĂŽle Arts et Culture, CNDP ResponsabilitĂ© Ă©ditoriale Marie fARDEAu et LoĂŻc NAtAf, CRDP de lâacadĂ©mie de Paris Dominique BuiSiNE, CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille Chef de projet Ăric ROStAND, CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille Coordination Festival dâAvignon Laurence PEREz, directrice de la communication et des publics Camille COuRt, assistante de communication et relations publiques Maquette et mise en pages Brigitte EMMERy, CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille DâaprĂšs une crĂ©ation dâĂric guERRiER © tous droits rĂ©servĂ©s ISSN 2102-6556 ISBN 978-2-86614-535-4 Retrouvez sur4 lâensemble des dossiers PiĂšce dĂ©montĂ©e » Ce dossier est Ă©ditĂ© par le CRDP de lâacadĂ©mie dâAix-Marseille 31 31DĂ©couvrezla critique du film Laissez bronzer les cadavres ! de HĂ©lĂšne Cattet - Nous avions quittĂ©s HĂ©lĂšne Cattet et Bruno Forzani sur LâEtrange Couleur des Larmes Hamlet ou la rage au ventre. AprĂšs sa vision et son interprĂ©tation brillantes de LâIdiot, Vincent Macaigne sâest attaquĂ© Ă prĂ©sent au gĂ©ant Shakespeare. Les cotillons, les serpentins, le sang, un chĂąteau fantĂŽmatique, une tombe liquide de boue viennent accentuer la narration. Ici, Macaigne prĂ©sente un Hamlet passionnel et dĂ©vorĂ© par la folie des autre, mais pas uniqument. Vincent Macaigne prĂ©texte Hamlet et dĂ©crit le monde. Sur le coup, le spectateur se voit assailli, saturĂ© de sons, de couleurs, dâeffets de lumiĂšre et de mise en scĂšne. Des images sâaccrochent Ă lâesprit et sây gravent. Le public est partagĂ© quoi? les scĂšnes sont coupĂ©es? le texte nâest pas respectĂ©? Sur le coup de la passion toute théùtrale, on y voit une succession de tableaux infinis, de sons, de beuglements, une saturation de bande-sons, de couleur, de sang; enfin de trop dâeffets de mise en scĂšne restaient en bouche, ou plutĂŽt en vue, un goĂ»t Ă©coeurant de trop plein, dâindigestion sonore et visuelle. Au travers de cette crĂ©ation Ă part entiĂšre il a retravaillĂ© Ă©galement avec lâunivers du conte ayant inspirĂ© Shakespeare le metteur en scĂšne montre cette violence qui parcourt notre monde. Il Ă©grĂšne ainsi les insultes, apostrophe et malmĂšne son public. Le spectacle se veut Ă part entiĂšre et les scĂšnes prĂ©sentĂ©es sont bien vivantes et obsĂ©dantes. Ici, il sâagit dâexistence en scĂšne, de vie que lâon peut littĂ©ralement toucher du doigt. Contrairement Ă ce que lâon aurait pu dire au sortir de la piĂšce et hormis le jeu de certains comĂ©diens, le souvenir six mois aprĂšs est celui dâune mise en scĂšne Ă©poustouflante. Une vĂ©ritable expĂ©rience serait-ce celle de lâexistence ? Comme quoi les souvenirs permettent dâaimer un beau cadavre jugĂ© trop rapidement dĂ©composĂ© Ă la sortie de la piĂšce. La question se pose de ce qui finalement constitue la valeur dâun spectacle ou dâune mise en scĂšne? Trop dâartifices turait lâartifice et pourtant, le souvenir de cette piĂšce demeure magistrale, hante les esprit Ă lâimage de la dĂ©testation quâelle a pu provoquer sur le moment de la reprĂ©sentation. Est-ce donc le souvenir ? Les images qui affleurent ou un embellissement du souvenir? ou le pari de mettre en scĂšne la vie et non pas la Ă©niĂšme mise en scĂšne dâHamlet de Shakespeare? TQvmMq.